110 - Thomas WHITWELL (1837 - 1878) (1) [1] [2]

WHITWELL was a respected British engineer, known and remembered for inventing a « hot-blast firebrick stove », patented in Great Britain on 10 November 1867 [3]. 

He instructed his representative L. WURTH, avocat-avoué in Luxembourg, to file a corresponding application for a brevet d’importation in Luxembourg on 9 June 1869 under the title of:

Perfectionnement dans le chauffage du vent pour les hauts-fourneaux

The introduction to the corresponding US patent [4] reads as follows:

This invention has for its object improvements in furnaces used for heating the blast for  blast-furnaces. For these purposes, two similar furnaces, ovens, or heating-chambers are employed, which are alternately heated by burning therein gas supplied or emitted from blast-furnaces during the process of smelting, and the blast to be heated is alternately directed into, and is caused to pass-through, these two furnaces, ovens, or chambers. Each furnace, oven, or heating-chamber is enclosed by walls, and is divided by upright parallel partitions or walls into several narrow compartments. These walls are formed of fire-brick, gannister, fire-stone, or other suitable refractory material. The top and bottom of each furnace, oven, or chamber, is formed similarly to the walls. The partition walls are alternately, constructed with openings at top and bottom, so that the burning gas, and also the blast, in passing through an oven or chamber, pass through each of the narrow compartments, and alternately under and over the partition walls in succession.

The Chambre de commerce appointed as experts F. MAJERUS, industriel à Colmar Berg and F. EYDT, architecte.

After a lengthy description of the invention, including an enumeration of advantages and disadvantages, the experts concluded on 24 July 1869:

Le perfectionnement de l'appareil Siemens par Whitwell, c'est-à-dire l'accessibilité de toutes les parties des chambres de chauffage à fin de nettoyage, est réel et d'une grande portée pratique. 

À ce titre il mérite toute considération. 

Mais faut il lui accorder chez nous un brevet ? 

En Hollande les brevets viennent d'être abolis et il est douteux qu'en Allemagne M. Whitwell parvienne à faire breveter son invention. En accordant un brevet à M. Whitwell, ne met-on pas notre industrie métallurgique dans une position inférieure à celle de l'Allemagne avec laquelle nous devons concourir ? Le représentant de M. Whitwell [5] a parlé d'un droit d'invention de 12.000 Fr. par appareil. On peut estimer que le coût de ce dernier serait de 8.000 Fr.. Total 20.000 Fr. N'est-il pas à craindre que l'idée Siemens ne soit utilement appliquée qu’aux hauts-fourneaux allemands, tandis que chez nous elle resterait irréalisable à cause du prix élevé du brevet Whitwell. La difficulté serait tranchée, si M. Whitwell obtenait un brevet dans tout le Zollverein. Nous prenons la liberté de commettre cette appréciation à la Chambre pour ce que de droit.

Opinion of the Chambre de commerce on 16 August 1869:

Les experts constatent que le perfectionnement fait par le demandeur aux appareils Siemens est réel et d'une grande portée pratique, mais ils objectent à la concession d'un brevet, que d'autres méthodes sont en usage en Allemagne, où il est douteux que Monsieur Whitwell parvienne à faire breveter la sienne, et que le haut prix auquel il prétend céder l’usage de son invention mettrait la forgerie luxembourgeoise dans un état d'infériorité vis-à-vis de l'industrie similaire du Zollverein.

L'assemblée partage l'avis des experts qu'il n'y aura lieu d'accorder ce brevet que si le demandeur en obtient dans tous les autres états du Zollverein.

On 2 October 1869 the Government wrote to WHITWELL’s representative WURTH:

J'ai l'honneur de vous informer que la Chambre de commerce consultée sur cette demande a reconnu avec les experts appelés à se prononcer sur le mérite de l'invention, que le perfectionnement fait aux appareils Siemens est réel et d'une grande portée pratique; mais on objecte à la concession d'un brevet que d'autres méthodes sont en usage en Allemagne où il est douteux que le sieur Whitwell parviendra à faire breveter la sienne, et que le haut prix auquel il prétend céder l’usage de son invention, mettrait la forgerie luxembourgeoise dans un état d'infériorité vis-à-vis de l'industrie similaire des autres états du Zollverein.

Je vous prie en conséquence de bien vouloir me communiquer vos observations sur ce qui précède et de me faire connaître si votre mandant a demandé et obtenu un brevet dans les différents états qui font partie de l'union douanière.

On 23 October 1869 WHITWELL wrote to his representative WURTH: [6]

Monsieur Maurice Sauter qui me représente à Paris m'a écrit me désirant vous informer sur la question du brevet luxembourgeois: il parait que la Chambre du commerce à rapporté contre le brevet à cause qu'il craigne que si un brevet fut donné en Luxembourg, les maitres de fonte et de hauts-fourneaux serait au désavantage en comparaison avec les maîtres en Prusse et les états voisinages.

Premièrement, j'ai le plaisir de vous informer que mon brevet a été adoptée par Mons Schneider au Le Creusot pour quelques hauts-fourneaux, aussi par Monsieur de Wendel pour ses fourneaux, et ainsi, si un brevet n'est pas accordée en Luxembourg les maitres de fonte en cet pays ne peuvent pas faire les fontes à si bon marché par cinq francs par tonne, que Le Creusot et Mons de Wendel et les autres maitres Français et Belges.

Deuxièmement, les appareils pour un haut fourneau coutent beaucoup d'argent c'est-à-dire environ 3000 - 4000 Livres Sterling, et en conséquence avant que le maître de fond qui désire pirater le brevet, peut construire son appareil, il serait forcer de m'appliquer pour les renseignements et les plans les plus avancées ou un autre cas il tombera dans une foule de difficultés, e.g. Le Marienhutte et Frederickshutte, qui pirataient l'invention de Monsieur Cowper, et ont payée pour leur action.

Troisièmement, tous les industriels sérieux qui voudront monter mon appareil préféreront traiter avec moi et profiter ainsi de l'expérience que j'ai acquise, pour être certain d'avance du bon fonctionnement du système, plutôt que de faire des expériences à leurs frais, qui leur seraient beaucoup plus coûteuses que les droits qu'ils devraient me payer.

Sous ce rapport donc, le brevet ne changera en rien la position des maitres de forge dont je viens de parler, vis-à-vis de l'inventeur; il aura l'avantage d'éviter des dépenses inutiles à des industriels qui croiront faire des économies en tâtonnant pour imiter mon invention, ils seront forcés de suivre la voie la plus économique.

D'un autre côté je n'ai pas de brevet en Allemagne. Je devrai être très circonspect en traitant avec les industriels de ce pays, qui voudront établir mon système chez eux : j'exigerai d’eux, entre autres, qu'ils s'obligent à ne pas divulguer mes dessins. Quant à ceux qui éviteront de passer par mes mains il leur faudra, comme chez vous, faire des expériences à leurs frais et nous savons ce qu'il en est. On voit qu'en réalité la position des maîtres de forges allemandes ne sera plus avantageuse que celle des maîtres de forge du Grand-Duché soumis aux droits de brevet. 

Enfin tous pays qui a la prétention d'observer les lois d’équité, a pour devoir de garantir aux inventeurs leur propriété intellectuelle. 

Si la Prusse ne le fait pas, ce n'est pas une raison pour que le Luxembourg l’imite. 

Je serai beaucoup obligé, Monsieur l’Avocat si vous voulez bien vous occuper avec cette question et, s'il il y a aucune autre chose sur lequel je peut vous donner les renseignements, j'aurai beaucoup de plaisir à le faire. 

J'ai envoyé ceci à la main de mon ami Monsieur Emile Servais, qui vous peut donner toute autre information. Recevez, Monsieur l'Avocat mes salutations empressée.

On 9 December 1869 the Government made the following proposal to S. M. le Roi:

La Chambre de commerce, après examen de la demande par des experts, émet l’avis que le procédé décrit par le demandeur constitue réellement un perfectionnement des appareils Siemens et d'une grande utilité pratique. À ce titre le demandeur est en droit d'obtenir le brevet d'invention sollicité. Il a d'ailleurs déjà obtenu des brevets en Angleterre et en France pendant les années 1865 et 1866, et pour le délai de 14 ans à dater du premier. Le délai du brevet demandé dans le Grand-Duché n'est que de 10 ans. Il expire ainsi avec celui du brevet obtenu en premier lieu.

… Si le procédé breveté constitue un perfectionnement réel il y a de donner à nos industriels la possibilité d'en jouir en prenant des arrangements à ce sujet avec l'inventeur. Et s'il est vrai, comme cela paraît établi, que l'emploi de ce procédé peut procurer une économie de plusieurs francs par tonne de fonte sur le combustible à consommer, il y a urgence de mettre cette invention à la portée des constructeurs de hauts-fourneaux dont l'établissement se prépare dans notre canton minier. Et nos industriels emploieront la méthode qui leur procure le plus d’avantages parmi celles qui sont en usage chez nous ou dans les pays voisins.

A ces causes je suis du respectueux avis, Monseigneur, qu’il y a lieu d'accorder au pétitionnaire le brevet demandé. Je proposerais seulement d'y attacher la condition que le brevet cessera d'avoir ses effets, si le procédé entre dans le libre usage dans un des pays voisins.

The patent was granted on 2 January 1870 and, as proposed by the Government to S. M. le Roi, the following limitation was added in the grant decision:

Et pourra le présent brevet être déclaré nul par Nous pour une des causes indiquées à l’art. 8 de la loi et si le procédé breveté entre dans un des pays voisins dans le libre usage de l'industrie.

An advertisement published in 1876 by Whitwell’s company [7] shows that the SERVAIS brothers in Weilerbach and the Société anonyme des hauts-fourneaux in Esch/Alzette had taken a license under the patent.

Thomas Whitwell filed an additional patent application in Luxembourg in 1872 for an improvement of his blast-furnace construction (see No 129). The improvement patent was refused.

Whitwell had a tragic death, at the age of 40 …

« It seems strange to the unthinking that a life eminent in usefulness and a powerful influence for good qualities so much needed at all times, was destined to close with such awful suddenness. On the 5th of August [1878], a warm and sunny autumn day, Thomas Whitwell left his home for the works. Immediately upon his arrival there he proceeded, in company with the foreman of the fitters’ department, John Thompson, to inspect in the rolling mills a patent heating furnace which was working irregularly. Mr. Whitwell descended into the ashpit by a ladder, followed by John Thompson, there being a leakage of water from the tymp which deadened the fire, and prevented the generation of gas. No one was in attendance, but a millwright who passed over the grating soon after the two men had descended observed them both stooping down, and seemingly drawing out one of the gratebars. Suddenly a volume of steam rushed up to the roof, through the grating and the opening. Several workmen ran towards the furnace. Immediately afterwards poor Thompson came up the ladder fearfully scalded and burnt, followed in a short time by Mr. Whitwell. Both fell down the moment they reached the outside air, and were immediately conveyed to their homes. They had suffered terribly, and must have been in agonising pain. For some hours it was hoped Mr. Whitwell, aided by a vigorous constitution, might at length recover, notwithstanding the dreadful injuries he had received; but five or six hours after the accident examination revealed internal injuries through inhaled gas or steam, and the medical men announced to his sorrowing relatives that there was no hope. He was never fully conscious after his arrival at home, and soon changed visibly for the worse, passing peacefully away a few minutes after eleven o'clock the same night. [8]

In 1882 Thomas’ eldest brother William WHITWELL  filed two additional patents in Luxembourg relating to improvements of the « hot-blast firebrick stove ». [9]

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[1] Thomas Whitwell, a biographical sketch with appendices, William Thomlinson, 1878

[2] FamilySearch database

[3] GB patent No 2,897/1865

[4] US patent No 66,513

[5] Maurice SAUTER, Cabinet de brevets d’invention, Paris

[6] The text is an exact transcription of the handwritten letter drafted by Whitwell

[7] Grace's Guide to British Industrial History

[8] Wikipedia

[9] LU patents No 233 & No 241

(13/03/2021)